Le private equity :
effet de levier entrepreneurial
et outil de diversification patrimoniale
Présenté par Pauline Labrousse
Université Paris Dauphine
Synthèse
Le private equity, ou capital investissement, est le fait pour un fonds d’investir dans une société non cotée dans le but d’en tirer une plus-value à la revente dans environ cinq à sept ans. De son côté, l’entrepreneur qui fait appel à un fonds d’investissement, permet à son entreprise de bénéficier d’un support financier, qui va lui permettre de prendre une nouvelle dimension. La spécificité du private equity (ou capital investissement) par opposition aux public markets (ou marchés cotés), est le fait de bénéficier, en plus de ce soutien financier, d’un véritable accompagnement de la part du fonds, que ce soit en termes de réseau, de gouvernance ou de crédibilité. L’ensemble de cette aide permetera de donner un nouvel élan à l’entreprise.
Ainsi, l’accompagnement par un fonds d’investissement contribue au succès de certaines belles histoires de sociétés et permet aux dirigeants d’entreprises, après plusieurs tours de tables, de générer un patrimoine personnel important. Que ce dirigeant soit encore en activité ou non, ce patrimoine va engendrer un nouveau besoin, celui de sa gestion. La gestion d’actifs passe en grande partie par l’allocation d’actifs et la réalisation d’investissements performants. Dans cette optique il sera intéressant d’analyser le private equity comme classe d’actifs attrayante pour la clientèle patrimoniale. Les investisseurs institutionnels, à l’origine, et patrimoniaux désormais, sont nombreux à être attirés par les rendements attractifs de plus de 10 % qu’offre le private equity. L’alignement des intérêts qui existe entre les parties prenantes, à savoir l’entreprise, le gérant de fonds (General Partners) et les investisseurs (Limited Partners) permet d’atteindre des niveaux de performance supérieurs à ceux offerts par les marchés boursiers. Ainsi, le private equity semble être une réelle opportunité d’investissement, et l’attrait grandissant de la part de la clientèle patrimoniale en témoigne. Cet essor peut s’expliquer par plusieurs facteurs, dont la recherche constante de diversification, ainsi que l’effet TINA (There Is No Alternative) dans un monde à taux bas.
Aussi, la clientèle patrimoniale s’oriente 4 vers cette classe d’actif en raison de politiques fiscales attractives et de mesures visant à en faciliter l’accès, comme en témoigne la loi Pacte du 22 mai 2019 sur l’assurance vie. L’objectif du gouvernement est de favoriser les investissements dans le tissu économique français afin de soutenir les entreprises et de relancer la croissance. Mais le private equity a longtemps été une classe d’actif réservée aux institutionnels et reste encore peu accessible et adapté à la clientèle patrimoniale. Tout d’abord, les études montrent qu’il existe une grande disparité de qualité au sein des fonds et donc une disparité en termes d’espérance de rentabilité.
Il semble notamment admis que la connaissance fine par un GPs d’un segment du private equity est un facteur important de surperformance, et que contrairement aux marchés côtés, les surperformances passées peuvent laisser présager des surperformances futures. Ainsi les équipes qui ne cèdent pas à la tentation de s’éparpiller afin d’augmenter les encours et donc les frais récoltés, assistent à un afflux de cash important, rendant ces fonds difficiles d’accès à la clientèle patrimoniale. Il existe donc un risque pour ces derniers de n’avoir accès qu’aux moins bons performants.
De plus, les différentes couches de frais appliquées par les fonds et la complexité de leurs calculs, rendent la lecture des rendements pas toujours lisible, pouvant entrainer des déceptions quant aux performances réelles. D’autant plus que la clientèle patrimoniale se voit attribuer des parts réservées à la clientèle retail, plus coûteuses que celles dédiées aux institutionnels. En raison du mécanisme même du private equity et notamment des appels et distributions réalisés au fur et à mesure des op portunités du fonds, une gestion complexe du cash doit être effectuée. Cela nécessite de jongler entre le besoin permanent de conserver du cash disponible rapidement, tout en évitant que ce cash ne « dorme». Enfin il faut garder à l’esprit que les risques de perte en capital et d’illiquidités inhérents au private equity, en font une classe d’actifs qu’il convient d’investir dans le cadre d’une diversification du patrimoine, au sein d’une gestion plus globale composée de l’ensemble des classes d’actifs (marchés côtés, non côtés et immobilier notamment).
Pour toutes ces raisons, le private equity reste un investissement confidentiel encore peu adapté à la clientèle patrimoniale, qu’il est préférable de déléguer à des experts. Les family office, par leurs encours sous gestion et leur professionnalisme, permettent à la fois de sélectionner et d’accéder aux meilleurs gérants de fonds de private equity, d’optimiser le cash management, et de contrôler les frais appliqués.